Le Temple de Gorki-Terelj
Réveil à 9h, on se prépare pour notre tour de 3 jours à travers les steppes mongoles. Sara nous briefe sur comment vont se passer les prochains jours. On doit la retrouver le soir dans le camp de yourtes qu’elle dirige et possède (eh oui, c’est un sacré brin de femme cette Sara).
Le mari de Sara, qui s’appelle Nara sera notre guide et notre chauffeur pour le tour, il n’y a pas d’autres touristes avec nous. On sera donc seulement tous les 3. Avant toute chose, on part acheter un pack d’eau (très bonne idée vu la chaleur) et des snacks au chocolat (très mauvaise idée vu la chaleur).
Et boum, c’est parti pour notre road-trip, Nara nous emmène dans au parc naturel de Gorki-Terelj. On commence à faire connaissance avec lui, il nous dit qu’il aime la NBA et qu’il aime une chaîne pâtisserie «française» de Mongolie (et Chine) qui s’appelle Toslesjog (ndlr: Tous les jours).
Il nous dit également que le nom complet de Sara (qu’on a oublié…) veut dire Lune de la montagne. Et Nara s’appelle Naranbataar, qui veut dire le héros du Soleil. Ils sont donc à tous les deux, Sara & Nara: Lune & Soleil… ça ne s’invente pas (ou peut-être que si pour les touristes diront les sceptiques comme Johan) !
Notre premier stop est le fameux Rocher de la Tortue, un rocher qui… ressemble à une tortue.
…C’est tout.
Puis, notre première activité s’annonce : nous allons au temple à cheval.
On monte sur nos chevaux pendant qu’une dizaine de mongols nous regardent tels les gros touristes blancs tout vêtus de la panoplie complète : la trinité lunette-casquette-baskets ainsi que les shorts de sports et la GoPro. On part tambourc battant sur nos chevaux miniatures (pas des poneys, les chevaux mongols sont comme ça, tout petits), tenus encore en laisse par l’éleveurs de chevaux, qui finira par nous laisser voler de nos propres sabots quelques 200m plus loin.
On essaie tant bien que mal de contrôler nos chevaux, Johan qui n’est pas monté sur un cheval depuis qu’il a appris les fractions et moi qui ait tenu un ranch au texas pendant des années (bon je galérais presque autant puisque les chevaux n’écoutaient que leur éleveur…).
Arrivés dans l’enceinte du temple, nous descendons de nos fidèles destriers pour retrouver Nara et aller visiter.
Le sentier est parsemé de panneaux contenant des proverbes bouddhistes et des numéros.
En haut des marches, un autre cylindre, mais celui-ci est beaucoup plus grand et possède une aiguille au plafond. Tout autour du cylindre, plus d’une centaine de numéros.
On tourne chacun le cylindre afin d’avoir notre numéro. Nara nous dit de le retenir.
On montre les marches qui mènent au temple, il y en a 108 et nous devons répéter un mantra à chaque marche.
Le mantra: Om mani padme hum*, qui signifie nom de dieu jpp de ces marches [référence nécessaire]
* Johan quand tu liras cette phrase, non bien sûr que je ne m’en suis pas souvenu comme ça j’ai cherché sur internet lol
Notre première belle vue du tour s’offre à nous.
Nara nous apprend que les cylindres servent à répéter les mantras sans avoir à les dire. Un tour de cylindre = un mantra.
En redescendant, on découvre les proverbes qui sont associés aux numéros que nous avons tirés:
Très touchés par ces proverbes qui nous correspondent tout à fait
On reprend la voiture pour effectuer le reste du tour, Nara s’arrête plusieurs fois pour nous laisser admirer le paysage (et surtout parce qu’il avait envie de faire pipi).
Notre prochaine étape: la statue d’un homme grand par sa réputation mais aussi par la taille de sa statue. (???)
Le Grand Khaan
On arrive à la statue de Chinggis Khaan, on l’aperçoit de loin du haut de ses 40m. On visite d’abord le petit Musée, puis on monte sur le haut du Grand Khaan en passant par son entrejambe.
Puis on prend nos deuxièmes Kushuurs avec en accompagnement du thé au lait de brebis. On pourrait presque tremper les Kushuurs dans le thé vu qu’ils ont le même goût.
Nara nous apprend que la tradition veut qu’on pose les Khushuur sur les oreilles afin d’avoir une bonne santé. Dans la même veine, on mets les Khushuur sur les pieds des nouveaux-nés pour la même raison.
On est à 21.7% sûrs qu’il se fout de notre gueule.
S’ensuit un épisode surréaliste où Nara nous propose de nous habiller en habit traditionnel mongol et de faire les cons en prenant des photos. On accepte tout de suite cette énorme occasion de troller.
Deux gros mongols
Pendant que nous faisons les cons et que la photographe se prépare, Nara nous prend en photo.
Une fois qu’elle est prête, ça ne rigole plus, il faut tenir les éléments du déguisement de façon très précise. On est à la limite de se faire rabrouer quand on tente d’improviser.
Nara, ne voulant pas perdre une seule photo de nous en costume, continue de nous prendre même en dehors du décor. Enivré par la légèreté du moment, Johan et moi décidons de faire une bonne blague en proposant à Nara de nous prendre en costume et avec les lunettes de soleil.
Chou blanc. Il nous répond d’un air grave: «No, guys.». Aïe
On nous propose ensuite d’acheter les photos, mais comme nous avons déboursé 1.4 Millions de Tugrik on n’est pas très chaud pour en redépenser encore (10k la photo).
Notre cher guide et bientôt ami Nara, s’étant pris d’amitié pour vos chers protagonistes, décide de nous faire cadeau des photos et nous les achètent.
Il nous dit que c’est la première fois qu’il fait un cadeau à ses invités, on est très touchés.
Puis dehors nous attend une connaissance de Nara qui nous fait prendre des photos avec l’un de ses aigles.
On aime pas trop que ce pauvre animal soit en captivité mais on ne veut pas non plus offenser notre guide.
Le camp de touristes
On reprend en direction de la voiture, et on arrive non sans s’être arrêtés une ou deux fois pour que Nara arrose les bas-côtés.
Notre direction: le camp de touriste où nous allons passer la nuit dans une yourte (une ger ici) et où Sara nous attend. Le camp comporte facilement une vingtaine de yourtes qui visiblement n’ont pas vocations à être déplacées. On part donc sur des nomades qui bougent pas.
Sara nous explique qu’elle tient ce camp de touristes et que nous sommes dans une réserve naturelle protégée en raison de l’ancien village bouddhiste avoisinant dont le temple a été rénové par son père dans les années 90.
Les russes ayant tenté d’éradiquer le bouddhisme en Mongolie, le village a été rasé avec le temple. Il ne reste aujourd’hui du village que les chemins de pierre et les vagues tracés des maisons de l’époque.
Sara nous raconte aussi que les entreprises organisent une fois par mois des retraites dans les réserves naturelles pour leurs employés, c’est principalement à ça que sert le camp. Il y a d’ailleurs plus de 100 touristes qui arrivent le lendemain pour une fête locale.
Une fois nos affaires posées dans la ger, on sort explorer les environs.
La vue est à couper le souffle.
Au dîner, de bonnes nouilles sautées faites maison. On remarque qu’il y a un bar avec des bières, on demande le prix pour pouvoir offrir une bière à Nara, mais on se rend compte qu’il ne nous reste même pas assez de cash pour une seule bière.
On abandonne donc l’idée. Plus tard, Sara nous offre deux bières. On note encore une fois l’hospitalité des Mongols.
Le soir même, c’est le match France-Pérou. On aperçoit une télé dans la Ger-restaurant. On demande à Sara si c’est possible de regarder le match sur cette petite télé, ce à quoi elle nous répond: «Je vais vous installer dans la salle des fêtes avec la grande télé.»
Et en effet, elle nous installe dans la salle des fêtes avec la grande télé. Ce qu’elle ne nous a pas dit, c’est qu’elle nous apporte aussi 6 bières et des chips pour qu’on puisse profiter du match.
On ne sait pas où se mettre mais on est ravis, du coup on propose une bière à Nara mais il refuse car il conduit le lendemain (vous apprendrez plus loin la vraie raison de son refus).
On se réveille avec un petit dej fait par l’équipe de Sara. On est bien contents de ne pas manger des Khushuur cette fois!
lol jk on en mange aussi le matin
On chill la journée, on se repose, on fait la connaissance d’un chat qu’on nommera Caramel par souci de non-originalité.
Puis Sara nous rend visite et nous apprenons à notre grand plaisir qu’elle est terrifiée par les chats. Elle tourne même autour du foyer lorsque le chat vient vers elle – good times.
Vient ensuite le barbecue traditionnel mongol, où on mangera, vous l’avez deviné… Du mouton 🐑
Le barbecue mongol a de spécial le fait que tout soit cuit dans un énorme récipient en fonte bourré de pierres pour garder la chaleur. Le cuisinier nous donne des pierres chaudes que nous devons balancer de main en main pour en absorber la chaleur et ainsi rester en bonne santé. Tout comme les Khushuur, il est aussi de coutume de les mettres à ses oreilles.
Le mouton au barbecue est délicieux, et histoire de ne pas manger tout cela seul, Nara nous apporte du thé au lait de brebis et… Des Khushuurs. En effet, le mouton se marie bien non seulement avec le mouton mais aussi avec le mouton. Mouton.
On assiste ensuite à un spectacle assez incroyable. Aujourd’hui est organisé un tournoi de lutte traditionnelle mongole en préparation du festival du naadam. Cette fête est la plus importante de l’année pour les Mongols. Elle consiste en trois sports: la lutte traditionnelle, les courses de chevaux et le tir à l’arc. Elle consiste en une longue période où l’on visite sa famille, en commençant par les plus jeunes et en finissant par les plus vieux (dans la grande famille de Sara, cela dure une semaine).
Les gagnants imitent l’aigle près du drapeau
Les vainqueurs piochent une poignée de petits bouts de pain sec afin de faire des offrandres: à l’arbitre, au présentateur, à des membres du public, ou à la nature en les balançant en l’air.
Après un certain temps, un homme vient nous voir et nous dit: «Can you please come, Mr *** (ndlr: j’aimerais dire que j’ai oublié le nom mais j’ai juste jamais compris son nom en fait) would like to greet you.».
On suit ce monsieur dans notre attirail lunette-casquette-baskets, et on va pour dire bonjour et serrer la main à deux trois paluches de mongols.
Confus, on retourne à notre siège et on demande wtf is going on à Sara. Elle nous explique qu’on vient de serrer la main à l’ancien ministre de la culture et à un membre du parlement. En effet, nous sommes les seuls touristes étrangers ici et sommes donc des invités de marque.
Welp.
On repart avec Nara après avoir visité le temple rénové par le père de Sara. On en profite pour voir une tripotée de marmottes qui s’enjaillent dans les plaines pour la simple et bonne raison qu’elles n’ont ici aucun prédateur. (À savoir que les prédateurs des marmottes sont les loups et… les hommes. La marmotte est paraît-il très goûteuse en barbecue avec des pierres dans les entrailles.)
Sur la route, Nara nous explique comment il s’est retrouvé avec son pauvre téléphone à clapet tout pourri.
« I had iPone. Two weeks ago. I lost my pone in desert. Very drunk, Sara very mad ».
On comprend alors pourquoi il ne voulait pas boire devant Sara car elle était encore fâchée contre lui ! Il s’est mis une grosse quinte dans le désert avec ses potes et a perdu son « pone ». Non ce n’est pas une faute de frappe, Nara prononce bien phone sans le h.
On fait une énième pause que l’on pense être pour le pipi de Nara dont nous sommes habitués. Mais en fait non, c’est parce que Nara a gardé les clés de la voiture de sa femme dans sa poche. « Shit guys, Sara will kill me !!!»
Les nomades qui ne bougent pas
Ce soir, on dort chez l’habitant. On n’est plus dans un camp de touristes, cette fois on va dormir chez un mongol qui a adopté le mode de vie des nomades. Mais sans la partie nomade… C’est un éleveur de chiens qui possède également deux vaches et des moutons et qui vit de ça.
Sa ger est bien plus rustique que le camp de touriste. Il y a tout de même une lampe à leds alimentée par une batterie de voiture.
On mange le soir un fin repas, du mouton en ragoût avec des petits légumes et du riz. C’est un régal (même si jusqu’à maintenant nous avons mangé du mouton à chaque repas). Nara nous emmène ensuite dans l’enclos des vaches pour que notre hôte nous montre comment il traie les vaches.
On se demande à ce moment qu’est-ce qu’on fout ici perdus en Mongolie au milieu de rien à regarder un mec traire une vache.
Le matin, en prenant notre petit déjeuner, on est visités par quelqu’un qui a l’air d’avoir faim.
Le lendemain, on visite le parc national de Hustai, où batifolent les derniers chevaux sauvages au monde, baptisés les Chevaux de Przewalski.
On croise plusieurs groupes, Nara nous dit qu’on est très chanceux d’en voir autant, il n’en revient pas.
En repartant, on croise aussi un serpent, Nara n’en peut plus de notre chance: croiser un serpent dans la coutume mongole nous octroie une richesse future.
Après le parc, c’en est terminé des steppes mongoles. Nous retournons à Oulan-Bator pour manger un dernier repas (au mouton lol) avec Nara et faire notre dernière activité: voir un spectacle de danse et de musique traditionnelles.
On pourra y voir deux choses: l’impressionnant et réputé throat singing mongol qui tient bien sa réputation, et les chinois qui affichent un comportement exécrable, et qui eux aussi tiennent bien leur réputation.
Pas le droit de prendre des photos au concert, donc à la place, Johan et Nara en train de faire les cons
On passera une dernière soirée tranquille dans Oulan-Bator au restaurant afin de se reposer de ces 3 journées pleines d’émotions.
On fait un dernier chemin en voiture avec Nara, qui tient absolument à nous montrer Toslesjogs (on ne pourra pas le voir à cause des travaux). Il nous dit qu’il est très triste de nous quitter et c’est la première fois qu’il s’entend aussi bien avec ses invités.
On est nous aussi un peu émus de le quitter mais content de passer à la suite.
Trois bons gaillards
Voici venu le temps de notre dernier voyage en train. On partagera notre cabine avec un américain adorable et avec qui on aura de longues discussions. (On avait une photo mais elle a été perdue pour cause de bolosserie)
Le trans-mongolien traverse le désert de Gobi
Bonus
Un guerrier mongol qui aime le jogging
Caramel ❤️
Skribbidy scrubs ❤️
La première classe (beaucoup plus fancy)
Sans désir
Johan et sa vache